Avril 2011 : le gouvernement s’engage à faire voter une loi d’interdiction d’exploitation de gaz de schiste.
Juin 2011 : la technique de la fracturation hydraulique est autorisée « à des fins scientifiques ».
Tout va bien.
« [
Aux Etats-Unis ]
la plupart des problèmes qu’on nous signale sont associés à des hydrocarbures volatils respirés. L’eau destinée à la fracturation est entreposée dans des bassins à l’air libre. Elle est chargée de métaux lourds, de composés organiques et radioactifs, etc. On cherche à comprendre comment ces composés organiques peuvent aussi polluer l’air ».
(Dan Volz du Center for Healthy Environment and Communities de l’Université de Pittsburg, 10 septembre 2010).
Selon le journal USA Today, on trouve jusqu’à 1mg/litre de méthane dans l’eau proche des puits d’extraction. Le 5 mai 2004, une explosion en Pennsylvanie a détruit une maison et tué trois personnes : un robinet d’eau avait été ouvert en présence d’une flamme.
En Louisiane, 19 vaches ayant été en contact avec un fluide de fracturation de l’entreprise Chesapeake Energy en sont mortes. On suspecte un inhibiteur de corrosion présent dans ce fluide et cancérogène de la cavité buccale et de la langue.
(Shreveport Times, 29 avril 2010).
Surexploitation des ressources en eau, pollution de l’air et des nappes phréatiques, expropriation, démembrement des exploitations agricole, un requiem pour l’agriculture.
L’exploitation du gaz dans un puits peut donner lieu à 10 fracturations hydrauliques. Le volume d’eau utilisé varie de 12 à 20 000 mètres cubes, soit 12 à 20 millions de litres d’eau.
(Institut National de Santé Publique, Québec, novembre 2010).
Expropriation: le sous-sol appartient à l'état
Dans les zones d'extraction, les particules fines, dues notamment à la combustion des diesels, augmentent notablement. Elles entraînent différentes formes de maladies du coeur et de troubles respiratoires tels que l'asthme, la bronchite et l'emphysème.
L’ozone est un polluant souvent détecté sur les sites d’exploitation.
Précurseur du smog, il est irritable pour les poumons. « Plusieurs villages aux alentours de ces installations ont plus de smog que dans les grands centres urbains ».
(Marc-André Legault, Ecole Polytechnique, Les enjeux du gaz de schiste au Québec, 17 septembre 2010).
Parmi les gaz qui remontent au cours de la fracturation hydraulique on peut trouver du sulfure de dihydrogène (H2S). Ce gaz, libéré par des bactéries se nourrissant de sulfures métalliques dans les roches riches en hématite, pourrait expliquer certains décès dans la population proche des puits d’extraction et certains évènements comme les « pluies d’oiseaux morts ».
(André Picot, Dr de recherche honoraire au CNRS, « Bilan toxicologie/chimie de l’extraction de gaz de schiste », 3 mai 2011).
La carotte : « Vous aurez des emplois, des ronds-points, des piscines, des salles des fêtes… » et, si ça ne marche pas, le bâton : la société Schuepbach Energy a attaqué devant le Tribunal administratif les arrêtés de plusieurs dizaines de communes interdisant l’exploration et l’exploitation de gaz et d’huile de schiste sur leur territoire.
Exode
L’EPA* américaine a répertorié les composés organiques présents dans les fluides de fracturation de sortie de forage. Parmi ceux-ci : le benzène, neurotoxique et cancérogène. Dans un rapport publié en 2010, l’agence américaine signale qu’en Pennsylvanie certains résidus aqueux issus des sites d’extraction renfermaient du benzène à une concentration vingt fois supérieure à la norme en vigueur. Ils étaient déversés dans les rivières.
*EPA : Environmental Protection Agency